Le Prix d’un Destin Remarquable :
La biographie et le cheminement spirituel d’Edouard Salim Michael par Michèle Michael est parue en février 2013 aux Editions Guy Trédaniel
« Il s’agit d’une large refonte de la première biographie de Salim parue il y a une vingtaine d’années sous le titre « Le Jeu d’un étrange destin ». Cette biographie essentiellement factuelle laissait de coté son cheminement spirituel qui se trouvait indirectement raconté dans ses ouvrages.
La source de cette biographie complétée et enrichie est double, d’une part les souvenirs et réflexions de Salim que j’ai recueillis auprès de lui ainsi que la relation d’événements que nous avons vécus ensemble jusqu’à la fin de sa vie, et, d’autre part, des extraits de ses ouvrages permettant de retracer son cheminement spirituel, les exercices qu’il a pratiqués, les expériences intérieures qu’il a connues et les compréhensions qu’il en a tirées qui sont exprimées avec ses propres mots. Quelques passages sont tirés de vidéos d’enseignements enregistrées vers la fin de sa vie. » Michèle Michael
Ci-dessous un bref aperçu de sa vie.
Sa jeunesse
D’origine anglo-indienne, Edouard Salim Michael a vécu toute son enfance dans différents pays du Moyen Orient. Il n’aura jamais la possibilité d’aller à l’école et n’aura pas de langue maternelle.
Les pérégrinations parentales le ramènent à Londres juste avant la tourmente de la seconde guerre mondiale. Aussi, c’est sans savoir lire ni écrire et en ne comprenant que quelques mots d’anglais qu’il se retrouve enrôlé dans l’armée de l’air comme simple soldat au sol. Il y fait la rencontre providentielle d’un aumonier anglican qui lui apprend les rudiments de la lecture et de l’écriture.
La musique
Le début du chemin
C’est à Londres, chez Monsieur Adie, qui fait partie des groupes de Gurdjieff en Angleterre, qu’il voit pour la première fois de sa vie une statue de Bouddha. Il reste pétrifié devant elle et en rentrant chez lui, se met aussitôt sans difficultés dans la même posture que la statue, ferme les yeux et commence à se concentrer sur un son intérieur qu’il entend au fond des oreilles et de la tête sans même savoir que ce qu’il fait s’appelle de la méditation et que le son sur lequel il se concentre est appelé en Inde le Nada et constitue un support de concentration connu aussi bien des hindous que des bouddhistes.
Parallèlement à sa carrière de musicien, il s’engage alors avec toute la passion et l’exigence d’un grand artiste dans sa pratique spirituelle. Grâce aux capacités de concentration exceptionnelles qu’il a développées en tant que compositeur, il va rapidement vivre de profondes expériences spirituelles.
Compositeur à Paris
Au début des années cinquante, il vient à Paris pour étudier avec Nadia Boulanger, le plus grand professeur d’analyse musicale du XXème siècle. Il en apprécie l’extrême rigueur et éprouvera une profonde gratitude à son égard.
Après cinq années d’efforts incessants, il connaît, à l’âge de trente-trois ans, une expérience extrêmement puissante d’éveil à ce que l’on peut appeler aussi bien la Nature de Bouddha que l’Infini en soi.
Il vit au jour le jour dans des conditions des plus précaires, poursuivant assidûment sa pratique de méditation à laquelle s’ajoute une lutte opiniâtre pour rester présent à lui-même dans toutes les circonstances de sa vie active.
Des problèmes de santé l’obligent à renoncer à sa carrière de soliste violoniste. Il se consacre uniquement à la composition, luttant dans le monde musical parisien pour que ses œuvres soient exécutées. Comme sa musique (qu’il signe de son premier prénom Edward) est restée tonale, il rencontre des difficultés de plus en plus grandes pour la faire jouer.
L’Inde
Il en vient en 1968 à décider de renoncer à la composition pour se rendre en Inde, pays de sa grand-mère maternelle, en vue de se dédier totalement à sa vie intérieure.
Il y cherche en vain un maitre pour l’aider à aller plus loin, mais il y fait néanmoins des rencontres significatives. Une sainte clairvoyante, Indira Devi, l’accueille avec chaleur et reconnait sa réalisation spirituelle. Comme il visite régulièrement des ashrams, Indira Devi lui fait comprendre qu’il ne doit pas perdre son temps à chercher un maitre extérieur : il doit poursuivre son propre chemin.
Hatha-yoga
Passionné par le Hatha Yoga, il en a commencé la pratique à Paris. À Poona où il restera deux ans, il travaillera individuellement pendant quelques mois avec Iyengar puis, quand il ira vivre à Madras, c’est avec le fils de Krischnamacharia T.K.V. Desikachar qu’il perfectionne sa technique.
Il ne s’agira pour lui dans les deux cas que de technique, une science des asanas certes spectaculaire, mais dépourvue de la concentration et de la présence à soi-même qui sont pour lui l’essence d’une pratique spirituelle.
Nono Rimpoche
Vers la fin de son séjour en Inde, il rencontre plusieurs maitres tibétains, dont Nono Rimpoche envers qui il éprouve un grande attirance. Celui-ci pratique le hatha-yoga tibétain et lui demande de le rejoindre dans son monastère. Trois mois plus tard, avant que le projet ne se concrétise, le maitre tibétain quittera ce monde.
Ecriture de ses ouvrages
Cet ouvrage a été réédité en 2010 aux Etats Unis par « Inner Tradition » sous le nouveau titre : The Law of Attention, Nada Yoga and the Way of Inner Vigilance ».Au fil des années suivantes, Edouard Salim Michael écrira sept autres livres, rédigés directement en français.