Les Fruits du Chemin de l’Éveil

Lorsque, grâce à un travail assidu sur soi-même, les barrières de l’individualité se dissolvent, l’Univers, l’Espace et le Temps sont perçus sous un jour totalement différent, inimaginable pour le commun des mortels.

Après avoir connu de puissantes expériences mystiques résultant de plus de quarante années de pratique intense de la méditation, Edouard Salim Michaël nous dévoile des mystères extraordinaires sur l’énigme du Temps.

Non seulement le futur, engendré par le passé, existe déjà, vivant et actif dans le présent, mais il est possible, par un travail sérieux sur soi dans le présent, de corriger les erreurs du passé.

Les questions fondamentales abordées ici ouvriront au lecteur des  perspectives insoupçonnées sur l’existence humaine, lui donnant les moyens de comprendre, lui aussi, l’énigme de sa propre vie.

Extrait du chapitre 10 : Des petits adieux au grand adieu

La science contemporaine ne cesse d’inculquer à l’homme qu’il n’est que le produit du hasard, que certaines cellules microscopiques ont mystérieusement surgi de nulle part et se sont agglomérées purement accidentellement pour en arriver à créer un organisme extraordinairement complexe, avec un cerveau, des organes de perception, des fonctions de locomo-tion, la capacité de réfléchir, de penser, de parler, etc., et qu’en dernière analyse, l’être humain n’est composé que d’un assemblage de molécules et d’atomes qui ont, tout à fait fortuitement, trouvé le moyen de s’attirer les uns les autres pour lui donner la vie.
De surcroît, aucun plan préalable à cette incroyable Création ne peut être décelé et l’on ne peut percevoir nulle part dans le monde tangible un quelconque “architecte” susceptible d’être la cause première de cette manifestation prodigieuse.

En fait, c’est comme si l’on déclarait que la deuxième symphonie de Gustav Mahler “La Résurrection” est apparue tout à fait par chance sur du papier à musique et que, lorsqu’on l’analyse, on découvre qu’elle n’est constituée que d’un agglomérat d’harmonies, de rythmes et de notes qui, par une conjoncture inexplicable, se sont rassemblés dans un certain ordre pour former une mystérieuse oeuvre musicale d’une extraordinaire complexité et perfection, une oeuvre qu’il est possible de décortiquer phrase par phrase jusqu’à la toute première note débutant la symphonie — dont on ignore par quel étrange hasard elle a vu le jour —, et c’est tout ! Mais, n’est-on pas en train d’oublier l’esprit de celui qui en était le créateur ?

Peut-être la vie n’est-elle pas le simple produit d’un événement accidentel comme certains semblent le souhaiter ; peut-être existait-elle déjà à l’état latent dans une dimension non tangible, insaisissable pour l’homme dans son état actuel d’être, avant de se trouver projetée dans l’espace du Cosmos par un Esprit Insondable qui, à l’insu de tous les êtres humains peuplant cette planète, est en train d’expérimenter, pour arriver à engendrer, à travers cette variété de créations vertigineuses, un être doté d’une conscience et d’une intelligence particulières, capable d’un très haut degré de réflexion,  dans un but spécifique qui échappe à la compréhension de l’humanité.

L’être humain qui n’a rien connu d’autre que l’aspect tangible de la vie — auquel seul il accorde crédit — pensera inévitablement qu’il n’est que le résultat de l’union d’un spermatozoïde et d’un ovule qui se sont rencontrés par pure chance, et qu’après environ neuf mois de gestation, durant lesquels d’innombrables cellules se sont multipliées dans un certain ordre pour lui fabriquer un corps, il a enfin ouvert les yeux sur le monde phénoménal dans lequel il se trouve il ne sait par quel étrange et incompréhensible accident !

L’idée du corps humain — qui est un étonnant instrument que nul être humain ne pourrait reproduire — a dû préalablement prendre forme dans l’esprit d’un Penseur Insondable avant de se voir concrétisée dans le monde tangible. Et, sur une échelle inimaginablement plus vaste, il en est de même pour la création du Cosmos tout entier avec son espace incommensurable et les myriades d’astres célestes qui l’habitent.

Aussi, s’avère-t-il impossible pour l’être humain de parvenir à appréhender la véritable origine de cette manifestation si troublante par la simple étude de ses différents constituants et composants chimiques.
La technologie peut même lui procurer des moyens ingénieux lui permettant de descendre au niveau le plus élémentaire de la matière pour découvrir les particules infinitésimales qui la constituent, sans pour autant lui apporter une réponse satisfaisante à cette question déconcertante.

De manière analogue, il serait absurde de tenter de comprendre d’où a surgi un chef-d’oeuvre pictural par l’unique analyse des matériaux de son support et des différentes couleurs utilisées. On pourrait même arriver à découvrir la toute première ligne tracée sur la toile sans s’approcher davantage de la réponse souhaitée. On serait tout simplement en train d’oublier le grand peintre qui en était l’auteur !

En raison de toutes les extraordinaires découvertes scientifiques récentes sur le Cosmos et la Création,  l’aspirant doit prendre garde de ne pas se trouver à son insu piégé par certaines influences qui sèmeraient en lui l’incertitude, rendant ainsi tiède la manière dont il aborde sa quête et ses pratiques de méditation — avec même des doutes conscients ou inconscients sur le but qu’il cherche à atteindre.

Il lui faut, par une réflexion approfondie, en arriver à appréhender que toute création visible a dû exister à l’état latent d’abord, avant de se manifester concrètement dans le monde tangible. Il se trouvera alors confronté à une énigme déconcertante : dans l’Esprit de quel Penseur Enigmatique était-elle enfouie au départ ?