Les obstacles à l’IIlumination et à la Libération

Expérience, c’est le maitre mot d’Edouard Salim Michael, sentir, comprendre, au delà des mots, par une expérience intérieure directe.

Quels sont donc les obstacles à l’illumination et à la libération ? Qu’est-ce qui nous empêche d’entrer en contact avec notre vrai moi ?

Il ne suffit pas de le vouloir, il faut des pratiques, des exercices, des outils concrets pour déceler les automatismes qui nous conditionnent et repérer des schémas de pensée aliénants. Avec précision, l’auteur nous guide à travers les embûches que l’on va inévitablement rencontrer sur le chemin. Ainsi, le bavardage intérieur, cette petite voix en nous qui ne cesse jamais, qui commente et répète jusqu’à l’obsession, il est essentiel de la reconnaitre, de s’en distancier, et d’utiliser des moyens habiles pour l’arrêter.

Identifier les obstacles et les aborder avec compréhension donne au chercheur la possibilité de connaitre un autre état d’être et de conscience depuis lequel il lui est possible d’appréhender le sens de la vie et de la mort d’une façon totalement autre ; c’est un pas décisif sur le chemin de sa libération.

Note de lecture – Carnets du Yoga mai 1993 –

 
Dans son nouvel ouvrage «LES OBSTACLES À L’ILLUMINATION ET À LA LIBERATION », Salim Michaël explique de façon particulièrement frappante les principaux pièges qui surgissent dans toute voie spirituelle, quelle qu’elle soit, des explications qui s’avèrent particulièrement utiles pour ses élèves et pour toute personne engagée sur ce sentier.

D’abord il rappelle combien l’encombrement intellectuel constitue un handicap pour le chercheur occidental, et combien il le coupe de son sentiment et de son intuition. Il montre l’importance d’un véritable travail de connaissance de soi et la nécessité impérative de maîtriser son mental, au moins dans une certaine mesure pour commencer, une maîtrise du mental sans laquelle il est impossible d’aborder une véritable pratique spirituelle. Il attire l’attention du chercheur sur l’étrange phénomène psychologique qui consiste à croire, sans en avoir conscience, que la mort ne peut l’atteindre personnellement ; c’est la raison pour laquelle celui-ci remet toujours au lendemain les efforts qu’il doit effectuer dans le présent.

Ayant constaté combien la difficulté était grande dans la société actuelle de mener de front vie intérieure et vie extérieure, l’auteur explique comment parvenir à établir un certain équilibre entre ces deux mondes, et ceci notamment grâce à des exercices de « division d’attention » effectués dans la vie active par lesquels le chercheur pourra commencer à expérimenter une expansion de sa conscience et à se libérer progressivement de la prison de l’espace et du temps.

Si l’on met en pratique les divers exercices qui donnent aux livres de SALIM MICHAËL cet aspect concret si rare et si précieux, on verra combien ceux‑ci se révèlent extrêmement fructueux. Une force étonnante émane de ces ouvrages qui parlent à l’intuition et au sentiment du chercheur, une force issue d’une sincérité tout à fait hors du commun. Ils incitent à la pugnacité, et le lecteur se sentira à la fois éclairé et élevé. Il reviendra sans aucun doute à de nombreuses reprises vers ces livres tout au long de sa vie.

Jacqueline PAUVRASSEAU

Extrait du chapitre 7 : Les embûches sur une voie spirituelle, le bavardage intérieur

L’étude de soi révélera à un chercheur sérieux que, parmi les différentes manifestations de sa nature inférieure, ce sont les pensées répétitives et, selon son type et son tempérament, les sortes de bavardages intérieurs les accompagnant la plupart du temps qui constituent l’obstacle majeur sur sa route vers son Moi Princier, l’empêchant par là même de découvrir en lui une autre forme d’existence libre du temps et de l’espace.

Si l’aspirant est réellement sincère dans son désir de connaître les obstacles qui font écran en lui à la lumière de son Identité Céleste, il lui faut trouver une attitude particulière lui permettant d’accepter de voir ce curieux bavardage intérieur qui se déroule en lui la majeure partie de sa journée, même lorsqu’il se croit pleinement occupé par ses activités quotidiennes.

Le problème pour l’être humain de parvenir à se détacher de ce bavardage intérieur réside dans le double fait que, d’une part, il y est généralement tellement identifié qu’il s’avère difficile pour lui de pouvoir le constater de manière tangible, et que, d’autre part, il existe en sa psyché un étrange phénomène, celui de se sentir perdu sans ces préoccupations intérieures. Il réagit comme si sa vie allait être vide sans cette incessante activité en lui. Etant donné qu’il vit dans l’ignorance de l’autre aspect de sa double nature, il est irrésistiblement poussé à se perdre dans des activités fébriles (intérieurement et extérieurement) dont il dépend pour lui procurer le sentiment et l’assurance de son existence. Il redoute de lâcher quoi que ce soit en lui, par crainte de ne plus pouvoir se reconnaître.

De plus, si on dit à quelqu’un de lâcher ce qu’il est en train de ruminer intérieurement, peut-être répondra-t-il :“je ne peux pas.” Ne devrait-il pas plutôt dire : “je ne veux pas le faire”? Un tel “lâcher-prise” crée inévitablement en l’aspirant un vide qui est le moyen lui permettant de commencer à vivre hors du temps. Mais, s’il lui arrive de se trouver subitement confronté au sentiment que procure le fait de “vivre hors du temps,” (une sensation qui efface provisoirement son état habituel d’être et sa façon ordinaire de se connaître), il se sent perdu, voire effrayé.

Tant qu’un chercheur ne connaît pas encore en lui de “centre de gravité” vers lequel se tourner pour donner un sens à sa vie et pour pouvoir stopper les manifestations désordonnées de son mental, il restera inévitablement faible. Et, comme il ne pourra arriver à être, pour ainsi dire, “ramassé” en lui-même, ses énergies seront, malgré lui, éparpillées dans toutes les directions.

Une fois qu’un bavardage intérieur a commencé, et que l’aspirant lui a accordé crédit et s’y est identifié, s’il tente de s’en détacher pour y mettre fin, quelque chose en lui s’y refusera obstinément, insistant pour d’abord terminer l’histoire qu’il est occupé à se raconter avant d’accepter de lâcher prise. Toutefois, ce processus incontrôlé se déroulant en lui ne s’arrêtera pas à ce stade. En effet, à moins d’être suffisamment avisé pour appréhender les dégâts à long terme que ce discours involontaire peut causer en son être et pour tenter d’y mettre un terme sans plus tarder, il voudra à nouveau recommencer son histoire pour ajouter un détail supplémentaire à ce qu’il voulait dire initialement, et qu’il lui semblait avoir oublié,… et ce, interminablement.

En s’examinant attentivement, peut-être un aspirant sérieux découvrira-t-il que la majeure partie de ce bavardage intérieur (qui est fréquemment associé à toutes sortes d’imaginations) s’avère non seulement chimérique, sans but et futile, mais constitue très souvent une tentative de justification destinée à apaiser un sentiment de culpabilité conscient ou inconscient résultant d’une action ou d’une parole irréfléchie — justification qui peut n’avoir aucun rapport avec la réalité ou la situation d’origine.

Peut-être le chercheur ne réalise-t-il pas, au départ, ce qu’une telle aventure spirituelle implique comme travail et comme étude tenace de lui-même nécessaires pour lui permettre d’avancer sans défaillance dans ce difficile voyage intérieur vers l’aspect Céleste de sa double nature. Afin de pouvoir se dégager de ces entraves nuisibles qu’il rencontre en lui, il a besoin, au commencement, de disposer de certains supports sur lesquels s’appuyer ; et parmi ces différents supports, il lui est possible d’utiliser le NADA (ce son particulier audible à l’intérieur des oreilles et de la tête, auquel il a été fait référence précédemment) pour se mettre à l’abri de ces voix indésirables en lui. Par une étude approfondie de lui-même, l’aspirant arrivera à constater, non seulement la futilité de ce bavardage intérieur, mais également son caractère souvent négatif. En effet, lorsqu’il se trouvera dans la situation ou en présence de la personne qu’il a imaginée pendant que se déroulaient en lui ces commentaires intérieurs, il découvrira, trop tard, que l’action ou le discours qu’il avait préparé ne correspond plus à la réalité du moment, et lui causerait même des problèmes par la suite s’il s’obstinait à vouloir le mettre en oeuvre.

Si ce bavardage intérieur tourne autour de sujets négatifs, il risque, si la personne y cède continuellement, de finir par devenir une obsession auto-destructrice (comme on peut le constater assez fréquemment chez certaines personnes âgées), et une source de souffrance pour elle-même ainsi que pour ceux qui partagent sa vie ou qui travaillent avec elle et qui, d’une manière mystérieuse et incompréhensible d’ordinaire, sont touchés par les pensées ou les sentiments les plus intenses qu’elle peut secrètement porter en elle à un moment donné.

Toutefois, quel que soit le genre de bavardage intérieur qui se déroule en l’aspirant, qu’il soit de nature négative ou même positive, il lui faut trouver la force de s’en détacher rapidement. Car, durant les moments où ce bavardage continue sa manifestation en lui, il le maintient prisonnier dans le “temps,” l’empêchant de s’élever vers des plans de conscience supérieurs en son être pour rejoindre son Etat Primordial — un Etat Saint qui, Lui, est indépendant du temps et de l’espace.

Edouard Salim Michael a donné des exercices précis pour contrôler le bavardage intérieur du mental dans les ouvrages suivants : La Voie de la Vigilance Intérieure, Pratique spirituelle et Eveil intérieur, La Quête Suprême, les Obstacles à l’Illumination et à la Libération.