Il venait d’avoir vingt-huit ans, il avait déjà connu dans son enfance et son adolescence au Moyen-Orient la pauvreté, la maladie, le danger perpétuel et la mort partout présente. A peine arrivé en Angleterre à l’âge de dix-neuf ans, en tant qu’Anglo-Indien, il avait été enrôlé dans l’armée britannique où il avait servi durant toute la guerre, soit presque cinq ans. Il y avait côtoyé tant d’absurdités et de souffrances que le sentiment profondément religieux qui l’habitait quand il était enfant en avait été balayé.
Thomas de Hartmann reprit : “Pourtant, votre musique dément vos propos !” et, s’adressant au maître de maison, il ajouta : “George, pourquoi ne lui prêtez-vous pas le livre d’Ouspensky, The New Model of the Universe ?” Monsieur Adie, un homme assez grand et mince aux yeux bleus pénétrants, qui n’avait cessé d’observer Salim pendant toute la durée de l’entretien, se leva sans rien dire et partit chercher l’ouvrage.
La perspective d’un livre à devoir lire ne séduisait nullement Salim. N’ayant jamais pu aller à l’école en raison des pérégrinations de sa famille dans différents pays du Moyen-Orient, il était demeuré un illettré jusqu’à son arrivée dans l’armée. C’est l’aumônier de son camp qui lui avait enseigné des rudiments de lecture et d’écriture. Et c’est grâce à la femme de celui-ci qu’il avait été initié à la grande musique, qu’il avait apprise à une vitesse stupéfiante — comme s’il s’en souvenait et l’avait déjà maîtrisée dans un passé insaisissable.
What is Yoga ?
Une statue de Bouddha
L’Eveil
Rendre cet éveil permanent
La perception du temps
La mort
Insuffler aux chercheurs un peu de la flamme intérieure qui brûlait en lui
Michèle Michaël – Janvier 2007
Article paru dans Le n° 83 de la revue Le Troisième Millénaire