Le chercheur a besoin de supports de concentration. La sensation corporelle et l’attention à la respiration constituent deux moyens excellents pour revenir à soi-même dans un maintenant continuel. Outre ces deux supports, il en existe un de particulièrement efficace pour réduire le bavardage intérieur, il s’agit du son intérieur, le Nada comme on le nomme en Inde, qui peut être entendu à l’intérieur des oreilles et de la tête.
Ce Son intérieur connu des traditions bouddhiques et hindoues est regardé dans le Shurangama sutra comme le moyen par excellence d’atteindre l’Eveil. C’est sur ce moyen spécifique que Salim Michael s’est appuyé pour connaitre l’Eveil.
La Voie de la Vigilance Intérieure – Chapitre 10
On ne peut assez souligner la valeur de cette forme de méditation, en particulier pour ceux qui ne savent pas encore où diriger leur attention et qui éprouvent de grandes difficultés à rester concentrés quand ils méditent.
Après avoir pris sa posture de méditation et s’être préparé mentalement et physiquement — en tranquillisant son mental, se relaxant et éprouvant une profonde sensation globale de son corps —, le chercheur doit fermement décider de ne plus bouger.
Fermant les yeux, il doit demeurer aussi recueilli que possible, écoutant intérieurement avec une attention soutenue. S’il peut rester suffisamment concentré, profondément absorbé dans la recherche de ce son intérieur, il va, s’il persiste, devenir soudain conscient d’un faible son inhabituel audible au plus profond des oreilles et de la tête, et qui lui était toujours demeuré imperceptible auparavant parce qu’étouffé par le vacarme de son agitation mentale incessante.
La Voie de la Vigilance Intérieure – Chapitre 11
Ce son peut être comparé au doux murmure du vent et au bruissement continu des vagues de l’océan, auxquels s’ajoute un son strident et suraigu composé de toutes les harmoniques de l’Univers. Dans de plus hautes sphères, ce Nada sacré possède une sorte d’étrange timbre argentin quelque peu analogue au tintement continuel de minuscules morceaux de verre, auquel se superposent d’autres sons toujours plus subtils, jusqu’à ce que, finalement, ces sons plus ténus semblent disparaître dans l’infini.
Lorsque le chercheur aura reconnu ce Nada et qu’il se sera suffisamment familiarisé avec lui, il s’apercevra que, contrairement aux conditions intérieures et extérieures toujours changeantes auxquelles il était habitué jusqu’alors, ce son mystique possède une étrange continuité qui n’est pas de ce monde.
Pratique Spirituelle et Éveil Intérieur – Chapitre 3
Lorsqu’il prend le Nada — ce son mystérieux qui ressemble au bruissement continu des vagues de l’océan ou au doux murmure du vent, auxquels s’ajoute un étrange timbre argenté contenant des harmoniques de plus en plus fines et cristallines — comme support principal pour sa méditation, le chercheur doit rester constamment attentif et suivre la continuité que possède ce son.
Il ne doit toutefois jamais oublier qu’il ne l’utilise qu’en vue d’arriver un jour à se trouver relié à un autre état d’être en lui-même, au delà du temps et de l’espace, et non pas pour tout simplement l’entendre.
En effet, ce son n’est pas un but en soi ; il constitue seulement un moyen temporaire destiné à soutenir la concentration de l’aspirant pendant qu’il essaie de méditer.
La Voie de la Vigilance Intérieure – Chapitre 12
Pour la plupart des gens, il s’avère nécessaire au commencement de leur quête de fournir, avec le maximum de sincérité et de détermination, des efforts soutenus. Mais ils ont également besoin de quelque chose de précis à quoi s’accrocher, qui puisse les aider et les guider dans ce difficile voyage spirituel, pour éviter qu’ils n’errent aveuglément en essayant de trouver par chance la porte secrète menant à leur Véritable Être.
C’est pourquoi ce son intérieur mystique est pareil à une précieuse corde sacrée, lancée par la Grâce Divine vers un chercheur qui se noie pour qu’il s’en saisisse et qu’avec son aide, il arrive à s’extraire du puits obscur de sa nature inférieure pour s’élever vers la lumière et la vaste expansion de sa conscience supérieure.